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Ce jeudi 06 juillet a lieu la 6e étape du 110e Tour de France. Le peloton continue sa route dans les Pyrénées. Aujourd’hui les coureurs s’attaquent à l’une des étapes les plus difficiles de cette édition 2023. Seulement 144,9km seront à parcourir entre Tarbes et Cauterets-Cambasque, mais il faudra dompter quatres cols, dont le Tourmalet. Qu’est ce qui attend le peloton et qui sont les favoris pour aujourd’hui ? Analyse.
Le peloton a rendez-vous du côté de Tarbes ce matin, ils prendront le départ vers 13h10. Aujourd’hui comme hier, les échappés devront être nombreux et à l’aise quand la route s’élève car une lutte entre les favoris est attendue. Les sprinteurs se disputeront le sprint intermédiaire au 49 kilomètres. Mais avant, comme mise en bouche de l’étape, il faudra grimper la Côte de Capvern-les-Bains (3e catégorie, 5,6km à 4,8%).
Il faudra attendre le 55e kilomètres pour retrouver une première ascension mythique de la grande boucle, le Col d’Aspin (1 catégorie, 12km à 6,5%). Les plus téméraires iront à fond dans la descente, mais pas de vallée au bout on arrive directement au pied du mythique Tourmalet (Hors catégorie, 17km à 7,3%). Le peloton franchira alors pour la première fois de cette édition le plafond des 2000 mètres. Mais c’est pas fini puisqu’il reste encore à grimper une montée finale, la première arrivée au sommet du Tour de France 2023, Cauterets-Cambasque (1e catégorie, 16km à 5,4%). Si cette dernière ascension est moins violente que le Tourmalet, ces trois kilomètres avoisinent les 10% de pente, idéal pour placer une dernière attaque.
Les favoris :
Jonas Vingegaard a tapé un grand coup sur la table hier. Il a concédé 31 secondes à Jai Hindley, mais il a réussi ce que tout le monde pensait impossible : lâcher Pogacar. Sur la ligne d’arrivée le slovène concède une minute et trois secondes, au leader de Jumbo-Visma. Avant le départ ce midi, le tenant du titre occupe la deuxième place du général et possède 47 secondes de retard sur le maillot jaune Jai Hindley. Avec un Tadej Pogacar qui a montré des faiblesses hier et il semble impossible qu’il retrouve ses jambes dès aujourd’hui, Jumbo-Visma et son leader ont une occasion en or de distancer le double vainqueur du Tour, avant qu’il ne revienne en forme.
Tadej Pogacar n’est pas dans sa meilleure forme. Hier, il s’est fait lâcher par son principal rival et n’as pas su répondre. Son équipe a roulé toute la journée, mais s’est fait avoir (comme toutes les autres) par la stratégie de Bora-Hansgrohe. Ses coéquipiers chez UAE Team Emirates eux non plus n’ont pas résisté à l’accélération de Sepp Kuss. Sur un peu plus d’un kilomètre, le très bon grimpeur de Jumbo-Visma a fait lâcher tous les leaders sauf Pogacar. Mais il ne faut jamais sous-estimer un champion. Aujourd’hui les leaders qui se sentent forts vont vouloir tester le slovène et peut-être gagner des secondes sur lui tant qu’il n’est pas dans sa meilleur forme. Tadej Pogacar sera au centre de l’attention, comme d’habitude, mais cette fois-ci ce sera pour observer sa réaction et son réel état de forme.
Jai Hindley, le grand vainqueur d’hier a prouvé ses ambitions. Après avoir gagné l’étape et récupérer le maillot jaune, pourquoi s’arrêter là ? Lui qui était vu pour être le plus fort derrière les deux monstres, aura quelque chose à tenter aujourd’hui. Il sera observé de près, lui et ses coéquipiers. Comment vont-ils défendre la tunique jaune ? Est-il capable de suivre Vingegaard en très haute montagne ? Va-t-il attaquer ? Finalement, hier, le nouveau maillot n’a pas eu besoin de beaucoup rouler, l’australien s’est économisé et est resté au chaud dans le gros groupe échappé et a posé son attaque dans les pentes de Marie Blanque. Mais Bora-Hansgrohe et son leader n’auront peut-être plus jamais l’occasion de mettre en difficulté Tadej Pogacar, il ne faut pas la louper.
Les autres noms
Ceux qui souhaitent remporter le maillot à pois devront passer la journée à l’avant, mais s’ils souhaitent remporter l’étape, il faudra évidemment exceller en montagne et être un très bon descendeur. L’autrichien Felix Gall a montré de très belles choses hier, il était le meilleur derrière Hindley dans l’échappée. Aujourd’hui il portera la tunique à pois de meilleur grimpeur. Par contre avec seulement six minutes de retard sur le maillot, peu de chances qu’on lui laisse assez d’écarts pour lever les bras. Situation amplifiée pour Gulio Ciccone, le leader chez Trek est trop proche du maillot pour retourner dans l’échappée. Et s’il n’a pas pu suivre Hindley hier, il a montré une aisance dans la montagne. Et une grosse frustration sur la ligne d’arrivée, suite à la consigne d’équipe, de ne pas relayer Jonas Vingegaard dans les derniers kilomètres. Enfin Daniel Felipe Martinez, leader pour Ineos est de par ce statut obligatoirement un gros prétendant pour le général mais aussi pour attaquer lors de cette étape. Il montre une bonne forme hier en montagne et aujourd’hui il a, comme tous les autres l’opportunité d’attaquer un Pogacar affaiblit. Mais rien ne dit que le champion se laissera faire, tout au contraire.
La chance française
Quand on pense à des grimpeurs et leaders français impossible d’oublier David Gaudu et Romain Bardet. Respectivement 10e et 12e au général, ils devront attaquer dans la dernière montée s’ils souhaitent remonter au classement. Le leader de la FDJ pourra compter sur le champion de France, Valentin Madouas, très en forme hier. Julian Alaphilippe pourrait aussi avoir sa chance. Il possède un peu plus de 7 minutes de retard sur Jai Hindley et on sait qu’il est capable de bien monter comme il l’a fait hier, mais surtout il est l’un des meilleurs descendeurs du peloton et aujourd’hui les descentes du Col d’Aspin et du Tourmalet seront de vraies difficultées.
Fañch Tessier-Merhand
