Hier, à Bordeaux, a eu lieu une manifestation regroupant 300 personnes travaillant en hôpitaux pour alerter sur la situation de l’hôpital public depuis plusieurs mois. Plus de 40 mouvements de grève ont été lancés partout en France. Manque de moyens, manque de temps, manque de reconnaissance : c’est un ras-le-bol général.

Une situation intenable

Les services d’urgence sont bondés « avec plus de 400 lits fermés au CHU de Bordeaux pour une capacité initiale de 2800 lits », expliquait Gilbert Mouden, le délégué syndical Sud du CHU de Bordeaux, au micro de France 3. Le Covid a accéléré la vitesse a laquelle la crise s’est propagée, mais cela fait maintenant plusieurs années que la qualité de l’accueil dans les hôpitaux se dégrade. Une situation préoccupante mais qui ne semble pas inquiéter plus que ça le gouvernement selon lui : « aujourd’hui, il n’y a plus de réserve de personnels toutes fonctions confondues. Cela fait près de dix ans qu’on ne cesse d’alerter… Le Ségur de la Santé n’a rien amené ou presque avec les créations de poste. Encore une fois, on a l’impression que le Président de la République découvre la situation et a besoin d’un mois supplémentaire avec la mission « flash » pour en tirer les leçons. Pour nous, ce n’est plus acceptable ».

Au sein du personnel, les démissions s’enchaînent et les soignants tombent en dépression, ou ne viennent plus au travail, au point qu’il n’est pas rare de voir des étudiants en médecine contraints de travailler pour éviter que la crise ne prenne encore plus d’ampleur.

Crédit photo : Sud Santé

Jules Gautier