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« Une saison magistrale ! »

Hommage à Romain Sazy, feu d’artifice, tour d’honneur… Hier soir, pour la réception du Stade Français, l’heure était à la fête. Récit d’une nuit d’ivresse à Deflandre.

Le ticket du dernier carré en poche, la réception des Franciliens faisait plus office de match test qu’autre chose. Il n’y avait qu’à se pencher sur le XV des maritimes pour s’en rendre compte. Aucun joueur aligné par Ronan O’Gara n’endossaient la tunique d’un titulaire indiscutable. « Même si tout est joué, c’est la dernière fois qu’on retrouve les copains avant longtemps », s’exclame Patrice, supporter rochelais. Deux heures précèdent le coup d’envoi, ils sont plusieurs milliers à s’amasser autour de l’enceinte. La soirée prenait l’allure de fête au village plutôt que d’un match couperet. « La saison fut magistrale, c’est le moment de décompresser et profiter de l’ambiance. », résume Véronique, suiveuse sexagénaire du club. « Comme l’an dernier, nous avons vécu une saison formidable sur le plan des émotions », ajoute David, autre fan des Maritimes.

Le doublé dans toutes les têtes

Même si l’atmosphère était légère, les fans Jaune et Noir veulent croire au « miracle ». François, abonné depuis 2010, veut croire à un doublé historique (Champions Cup/Top 14): « Cette année, on est encore mieux armés que l’année dernière. La saison dernière, on avait un match de barrage à faire, on était clairement moins frais qu’aujourd’hui. Et puis, je crois qu’on doit s’expliquer avec Toulouse. » Il y a un an, les Rochelais ne s’étaient pas remis de leur sacre en final de Champions Cup, déjà face au Leinster. Éliminés en barrage par l’ogre toulousain, Guillaume, présent à Dublin, estime que les chances « d’aller au bout sont élevées. C’est l’année ou jamais pour battre Toulouse ». Dans l’optique où les Rochelais se frotteraient à Antoine Dupont et sa bande en finale. « Ils ont l’air un peu émoussés ces dernières semaines. On ira au bout si O’Gara les maintient sous pression et qu’on garde la même intensité que contre le Leinster », précise Guillaume. Malgré la fête perpétuelle depuis l’exploit dublinois, la ville blanche aperçoit un autre trophée lui tendre les doigts.

Romain Sazy à l’honneur avant le coup d’envoi, accompagné de ses deux enfants sur la pelouse de Deflandre. (Crédit : Matthis Ferrant)

Un feu d’artifice pour couronner une saison de haut vol

Il faut bien avouer que cet exercice 2022-2023 fut encore chargé : la quête d’un second titre de champion européen, sur le terrain du Leinster (26-27), et l’immense espoir de soulever le bouclier de Brennus. Hier soir, les corps étaient à Marcel Deflandre mais les têtes se trouvaient à San Sebastian, rendez-vous des demi-finales, samedi 10 juin prochain. Ce qui n’a pas empêché la jeune garde d’arracher une victoire de prestige (14-10), face à un adversaire qui avait encore quelque chose à jouer. Mais une fois le coup de sifflet final, la magie opéra : les festivités s’enchaînent, pour une nuit qui ne faisait que commencer. « C’est surréaliste ce que je vois », réagit un supporter, en observant les deux Champions Cup, brandies par Grégory Aldritt et Romain Sazy. Ce dernier, qui célébrait son ultime soirée dans son club de coeur, pouvait entamer son tour d’honneur. Débarqué de l’US Montauban en 2010, le « Saz » a connu le Stade Rochelais en Pro D2, avant de mener les siens sur le toit de l’Europe, à deux reprises. « C’était la journée la plus longue de ma vie. Pour la première fois, j’avais peur de rentrer sur le terrain. Le couloir me paraissait interminable », déclarait-il, la voix grelotante, lors de son discours d’adieu. Un magnifique feu d’artifice, parti du centre du terrain, pour conclure en beauté la soirée.

Aurèle Toueille

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