Ce mercredi 05 juillet a lieu la 5e étape du 110e Tour de France. Le peloton revient en Nouvelle-Aquitaine, au menu 162,7km entre Pau et Laruns, avec plusieurs grosses ascensions. Qu’est ce qui attend le peloton et qui sont les favoris pour aujourd’hui ? Analyse.
Pour cette cinquième journée, la Nouvelle-Aquitaine et le département des Pyrénées-Atlantiques seront à l’honneur.Le départs des coureurs est prévu pour 13h00 dans la cité paloise et leur arrivée est estimée vers 17h35. Il faudra des échappés très costauds et bien passer les cols, car la première étape de montagne de ce Tour est promise aux favoris. Les sprinteurs devront attendre le 49e kilomètres pour se disputer le sprint intermédiaire, quitte à se hisser dans l’échappée.
Après cela le peloton s’attaquera au Col de Soudet, premier hors catégorie du Tour. L’ascension est longue de 15,2 kilomètres à environ 7% de pente moyenne. Mais la montée est irrégulière, certains passages avoisinent les 12%. Après une longue descente et quelques kilomètres dans la vallée, il faudra grimper d’un col de 3e catégorie, le Col d’Ichère. Enfin en dessert, ceux qui seront encore pourront tenter de creuser les écarts dans le Col de Marie Blanque (7,7km à 8,6% de moyenne), une ascension de 1e catégorie. À son pied, les quatres premiers kilomètres sont en faux plat montant, mais la dernière partie est plutôt aux alentours des 12%.
Matthieu Ladagnous, natif de Pau confiait à nos confrères de l’Équipe ne pas aimer cette dernière montée car elle très raide. Il y aura même des bonifications à chercher au sommet, pour les trois premiers. Mais les fans de haute montagne seront quelque peu déçus, car l’arrivée de l’étape ne se situe pas au sommet, mais sept kilomètres après être redescendu dans la vallée.
Les favoris :
Tadej Pogacar est le grandissime favori de cette étape. Sûrement le meilleur cycliste du peloton lorsque la route s’élève, il a le profil parfait pour lever les bras à Laruns. En plus des ses indéniables qualités de grimpeur, il est un très bon descendeur, capable de prendre de gros risques (peut-être trop par moment). Le slovène possède également de très bonnes qualités de rouleur pour finir les sept derniers kilomètres dans la vallée. Et s’il arrive dans un petit groupe avec les favoris pour la victoire finale, il a très souvent la meilleure pointe de vitesse.
Jonas Vingegaard, pour le tenant du titre l’équation est simple, il va falloir utiliser parfaitement ses redoutables équipiers, du team Jumbo-Visma, et ses très grandes qualités de grimpeur pour lâcher tout le monde dans la dernière ascension, après il ne devra pas prendre de risque dans la descente et finir en soliste, sur les derniers kilomètres. L’un des seuls défauts de Jonas Vingegaard est son impuissance lors des sprints face à son rival slovène. Mais aujourd’hui son objectif n’est peut-être pas là. Il voudra user l’équipe UAE Team-Emirates et son principal adversaire et taper du poind sur la table, pour prouver que son équipe est toujours la meilleure.
Wout Van Aert, le belge passe très bien la montagne même la plus haute et s’il se retrouve dans le premier groupe à 5 kilomètres de l’arrivée il pourra régler tout le monde au sprint et effacer la frustration de plusieurs occasions manquées sur des étapes de sprint, mais pour ce scénario, il ne faudra pas qu’il se soit trop employé pour son leader Jonas Vingegaard.
Les autres noms
Il faut donc être un très bon grimpeur et un bon rouleur pour s’imposer aujourd’hui. Thomas Pidcock correspond à ce profil, d’autant plus que le britannique, champion olympique de VTT, sait faire des différences dans les descentes et possède une très bonne pointe de vitesse. Neilson Powless, porte fièrement le maillot à pois sur ces premières étapes, il tentera sûrement de se hisser dans l’échappée afin de consolider son avance. Un de ces principaux objectifs avant de commencer était de gagner une étape. Avec 13 minutes de retard sur les premiers au général, les leaders pourraient lui laisser sa chance s’il est toujours à la fin de la dernière montée.
La chance française
Aujourd’hui la cote pour une victoire française est très faible. Et pour cause, Victor Lafay, le seul capable de suivre les deux grandissimes lors de la deuxième étape, se trouve dans les premiers du classement général. S’il se retrouvait à l’avant, nul doute que les favoris se relaient pour le rattraper. David Gaudu et Romain Bardet ne semblent pas en mesure d’attaquer Jumbo-Visma et UAE, et il est encore trop tôt pour se dévoiler. Pierre Latour, Lilian Calmejane et Warren Barguil sont de meilleurs candidats car trop loins au général mais ils possèdent de véritables qualités en montagne. De plus, ils n’ont pas de leaders à protéger.
Cette étape sera aussi l’occasion de se souvenir de Nicolas Portal, l’ancien directeur sportif d’Ineos a longtemps vécu à Pau. Il est décédé en 2020 d’une attaque cardiaque, il n’avait que 40 ans.
Fañch Tessier-Merhand