La future librairie, spécialisée dans les mangas, ouvre ses portes le 2 juin prochain. Construite sur deux étages, Krazy Kat Angoulême proposera environ 40 000 oeuvres à ses visiteurs. Matthieu Saint-Denis, son créateur, définit sa librairie comme « un complexe culturel ».

La capitale européenne de la BD étend son territoire. Véritable cité du « neuvième art », Angoulême accueille très prochainement une nouvelle enseigne. Une énième pour la préfecture de Charente, cette fois-ci focalisée sur les mangas. Un choix logique, selon son fondateur Matthieu Saint-Denis, qui a fondé son choix sur trois raisons. Une décision d’abord « arithmétique »: une ville de plus 100 000 habitants « se doit d’avoir sa librairie de manga. C’est obligatoire ». Ensuite, une volonté farouche de « combler un vide ». « C’est indispensable d’en trouver une dans la capitale européenne de la BD ». Enfin, pour ce passionné de culture japonaise, ce choix découle d’une envie personnelle de venir s’implanter à Angoulême. « J’aime beaucoup cette ville. Quand j’ai décidé de monter un nouveau magasin (en plus des deux autres à Bordeaux), toutes les planètes s’alignaient pour que ce soit ici ». Phénomène générationnel, la croissance du manga ne cesse d’exploser depuis des années. En France, le marché a doublé en 2021, avant de maintenir ses standards sur l’année 2022. La librairie, qui souhaite naturellement s’associer au festival, prend ainsi le pari de renforcer le « rayonnement international » de la ville.

Un soleil levant sur la façade, symbole du Japon

Le futur magasin, qui est situé Rue Hergé, dans le centre-ville, s’agencera sur 3 niveaux. Tel « un signe du destin », la façade de vieux bâtiment exhibe un joli soleil rouge, emblème du Japon, pays père du manga. « Dans le futur, j’aimerais réhabiliter la fresque ». À l’intérieur, un espace de 160 m2 étalera un large panel d’offres aux « passionnés de mangas ». Au rez-de-chaussée, plus de 20 000 mangas seront mis en ventes (40 000 avec le 1e étage). Des collections de livres d’arts et de cultures asiatiques garniront l’espace restant. Au second étage, l’étendue sera dédiée aux expositions et aux rencontres. Cependant, Krazy Kat se distingue des autres magasins, « On ne vend pas que des bouquins », renchérit M. Saint-Denis. Un programme fourni et hebdomadaire, où permuteront conférences d’artistes et animations diverses: club de lecture, cours de dessin, cours de japonais, projections de films et d’animés, ect. Cette boutique « multifacette » aspire à developer un autre concept. « Nous souhaitons surfer sur la tendance des « webtoons (bande-dessinée en ligne) ». Née en Corée du Sud, cette pratique a inondé la planète depuis le covid. Krazy Kat Angoulême souhaite en proposer « sur papier » à ses les lecteurs.

Le premier étage, quant à lui, ouvrira ces portes à partir de novembre. Des objets reliés au monde du manga seront exposés. En l’occurence, « des figurines, des posters, des affiches, de la papeterie… ». Parmi ces activités, de nombreux auteurs viendront donner des conférences et signer des dédicaces. Des quizz et des blind test seront animés. Un passe-temps dont sont friands les fans du genre. Mais le coeur du projet s’articulera autour de la bande-dessinée nipponne. « Dans notre magasin, on proposera environ 90% de mangas ».

Le 2 juin prochain, elle ouvrira ses portes au grand public. Un « clin d’oeil » pour Matthieu Saint-Denis, puisque l’ouverture ne survient que quelques mois après le 50e anniversaire du cultissime festival.

Aurèle Toueille